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Les monnaies de siège

Accés direct au répertoire
des monnaies du siège d'Anvers

Les monnaies de siège sont des monnaies obsidionales (du latin obsidio, siège) frappées par les ateliers monétaires des villes assiégées afin de fournir du numéraire à la population (et de pouvoir versé la solde aux soldats).

La première monnaie de siège apparaît à Tournai, en 1521, lorsque les troupes de François 1er furent assiégées par Charles Quint.

Lors de certains sièges, il fut parfois utilisé de simple morceaux de métal (généralement de l'argent) découpés à la main. Ils était frappés avec un coin fabriqué pour l'occasion et portant la valeur. Cette valeur correspondait à un poids de métal défini, comme pour une monnaie classique. Elles sont toutes assez rares!

Monnaies de siège
20 sols du siège de Tournai sur plaque en argent de 7,12g (1709)
(Vente Aix enchère art du 26 et 27 octobre 2007)

Monnaies de siège
50 sols du siège d'Aire (Pas de Calais) sur plaque en argent de 15,40g (1710)
(Vente Aix enchère art du 26 et 27 octobre 2007)

Les monnaies obsidionales ne sont pas fabriquées sur ordonnance et décret  ministériel, mais sur arrêté ou conseil de guerre. Elles sont émises dans l'urgence et sont acceptées pour une valeur nominale généralement beaucoup plus forte que leur valeur intrinsèque (par exemple, une 5 sols du siège de Mayence ne pèse que 20g en moyenne au lieu de 50g en théorie pour une 5 sols officielle). Seuls les décimes du siège de Strasbourg furent légalisés par la suite avec un cours officiel normal car leur valeur intrinsèque correspondait à leur valeur faciale. Ces dernières furent démonétisées le 1er octobre 1856. Les monnaies obsidionales sont en frappe "monnaie" ou "médaille" selon les types, mais on trouve aussi des frappes décalées involontaires. Les types les plus connus sont ceux des sièges de Mayence, Strasbourg et Anvers.

A noter que certains collectionneurs de monnaies obsidionales considèrent la pièce de 5fr Hercule, avec le différent de Camélinat (1871A) frappée durant l'insurrection de la ville de Paris, comme la dernière monnaie de siège du monnayage français.

Sommaire :

Siège de Mayence
Siège de Valenciennes

 Siège de Lyon
 Siège de Strasbourg
 Siège d'Anvers
Répertoire des monnaies du siège d'Anvers

Siège de Mayence
(31 mars - 23 juillet 1793)

Monnaies du siège de Mayence

Sous la Convention, en 1792, les armées coalisées austro-prussiennes envahissent la France et se dirigent vers Paris. L'invasion est stoppée le 20 septembre à Valmy par le Général Dumouriez. L'armée du Général Custine repousse rapidement l'ennemi hors des frontières et poursuit son avancée. Il entre dans Mayence le 21 octobre 1792, point stratégique entre le Rhin et le Main avec des ponts permettant de les traverser. Le Général Custine y met en place une administration provisoire pendant qu'à Paris, le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné.

En mars, Custine décide de poursuivre vers Francfort, contre l'avis de ses supérieurs. Il est battu et subit de lourdes pertes. Le 30 mars il doit se replier sur Landau et laisse le Général Doyre et sa garnison à Mayence. Le 31 mars les Prussiens assiègent Mayence avec 80.000 soldats contre 22.000 assiégés. Mayence est encerclée mais Custine résiste. Le Général Alexandre de Beauharnais envoyé de Paris ne parviendra pas à délivrer Mayence ce qui lui vaudra d'être guillotiné. Aucun autre secours ne sera envoyé et la famine arrive avec l'été 1793. Mayence capitule le 23 juillet.

Le Général Prussien Kalkbrenner entre en vainqueur dans la ville. Les soldats obtiennent les honneurs de la guerre et repartent libres. A Paris où l'on cherche des coupables pour payer les échecs militaires, Custine est guillotiné le 22 août 1793, accusé de trahison.

Durant ce siège, un représentant de la Convention présent sur place, ordonne, lors du conseil de guerre des 9 et 10 mai 1793, l'émission d'assignats et de monnaies, pensant que le siège durerait plus longtemps.

Monnaies du siège de Mayence       Monnaies du siège de Mayence
Vente Palombo n°2.

Trois pièces seront émises : 1 sol, 2 sols et 5 sols, quasiment au même modèle et en bronze, cuivre ou métal de cloche. Quelques pièces de 5 sols auraient été surfrappées sur des Monnerons de deux sols mais je n'en ai pas vu d'exemplaire. La pièce de 10 sols sera remplacée par un assignat de 10 sous.

Monnaies du siège de Mayence   Monnaies du siège de Mayence
5 sols siège de Mayence, 1793 dans un état rare! Petit défaut de découpe* du flan d'où un poids  faible de 14.74g (normalement proche de 20g) ou économie de matière?

* Il n'est pas impossible que, comme à l'atelier de Wolschot ou l'on fabriqua les premières pièces obsidionales du siège d'Anvers, les flans aient été obtenus en découpant des lames (coulées) en carré avant de les arrondir à la lime!

Ces pièces sont en frappe médaille et gravées par Jacques Stiler. L'avers ressemble à celui des 2 sols constitutionnels de Louis XVI, mais avec la légende républicaine. La frappe est souvent mal centrée. Il n'y a pas de différent monétaire. Le petit "E" de "L'AN 2E" semble avoir été ajouté pour "deuxième".

En 2 sols il existe une variété de rameaux à l'avers avec une rangée de feuilles supplémentaires.

La frappe de ces pièces fut légalisée par le décret du 19 Prairial ANII (7 juin 1794) et celles-ci seront officiellement retirées par l'arrêté du 17 Germinal AN7 (7 avril 1799). Toutefois, je ne pense pas que ces pièces eurent vraiment cours légal car leur valeur intrinsèque ne correspond pas à la valeur faciale dans le système monétaire de l'époque. Elles n'ont dû circulé que lors du siège de la ville.

Ces monnaies ne sont pas communes et les pièces en bon état de conservation sont rares car le relief est important et n'est pas protégé par un listel. De plus, le manque de numéraire a sans doute favorisé leur circulation.

Monnaies du siège de Mayence
On trouve de grandes différences de poids et d'alliage.
21,28g pour celle de gauche dont le flan semble être en métal de cloche, et 14,73g pour l'autre!

Lors du siège d'Anvers, on sait qu'aucun des deux ateliers ne possédaient de laminoir. Le métal en fusion était coulé dans un rectangle calculé pour en tirer des flans au bon poids mais de légers défauts d'horizontalité du moule expliquent les différences de poids que l'on trouve d'une pièce à l'autre (épaisseur supérieure d'un coté du moule que de l'autre). Il en est peut-être de même pour les monnaies du siège de Mayence qui étaient ensuite découpées à la main...
 

Siège de Valenciennes
(13 avril - 18 juillet 1793)

Lors du Siège de Valenciennes, du 13 avril au 28 juillet 1793, des pièces de 3 livres sont frappées mais sont très rares et je n'en ai pas trouvé d'exemplaire dans les ventes récentes. Ce siège a été engagé par le Duc d'York contre la ville de Valenciennes qui était défendue par les troupes de la Convention. Après plusieurs mois, le Général Ferrand, commandant de la garnison française, dût capituler.

Je n'ai jamais vu d'exemplaire de cette monnaie dont la frappe ne fut pas légalisée.

Monnaie du siège de Valenciennes
 3 livres du siège de Valenciennes, bronze ou métal de cloche coulé, 12g. Diam : 30mm. Graveur inconnu.

Même Dewamin n'avait pu reproduire qu'un dessin de cette monnaie! C'est sans doute celui que l'on trouve dans les ouvrages suivant...

Siège de Lyon
(août 1793 - 9 octobre 1793)

Lors du siège de Lyon qui débuta en août 1793, la Commission du Salut Public décida de pallier à la pénurie de monnaie. C'est à un certain Schmidt, collaborateur de Jean Marie Mouterde* (tous deux fondeurs) que fut demander la réalisation de pièces obsidionales (de 3, 5, 6, 10 et 20 sols qui ne seront pas légalisées). Elles furent coulées dans du bronze de canon ou métal de cloche. Le plomb et l'étain ont sans doute servi pour la réalisation d'essais préliminaires.

* Des essais en métal de cloche coulé avaient déja été réalisé à Lyon par J.M. Mouterde en 1792 sous la Constitution.

Les royalistes lyonnais, révoltés contre la Convention qui envoya une armée de 100 000 hommes, durent capituler le 9 octobre 1793.

Ces monnaies sont rarement proposées à la vente et on ne les trouve pas dans les ouvrages communs. Vous trouverez ci-dessous les exemplaires de la VSO Monnaies d'Antan n°2 dans laquelle était dispercé un nombre important de spécimens, sans doute la collection d'un amateur éclairé...

Monnaies du siège de Lyon
3 sols en bronze de 22,47g pour 34mm. Frappe monnaie
Graveur : Schmidt.
R / Un lion. D / un bonnet piqué sur une épée, entouré de fleurons.

A noter que l'exemplaire de la vente Kolsky, Monnaies VI ne faisait que 14,13g pour 29 mm.
 

Monnaies du siège de Lyon
 3 sols en bronze de 50,07g pour 40mm
JT pour Joseph TURGE qui est le fondeur
R / JT. D / un bonnet piqué sur une épée dans un cercle.

Je suis étonné de voir une si grande différence de poids et de taille pour deux monnaies de même valeur faciale! Il apparaît évident que les monnaies de ce siège ne pouvaient pas être légalisées...
 

Monnaies du siège de Lyon
 Bon pour 5 sols en métal de cloche de 27,01g pour 34mm.

Encore un abération avec cette 5 sols qui fait quasiment la moitier du poids de la 3 sols précédente!


Monnaies du siège de Lyon
6 sols en bronze de 26,2g pour 34mm.
JT pour Joseph TURGE qui est le fondeur. Graveur : Schmidt
R/ SIX SOLS. Croissant avec trois rosaces.
D/ J.T.* Dans un contour orné.

 

Monnaies du siège de Lyon
6 sols du siège de Lyon. Etain 12,44g. Frappe monnaie .
Graveur : Schmidt. Diam : 28 mm.
R/ SIX SOLS. Croissant avec trois rosaces.
D/ J.T.* Dans un contour orné.
(Exemplaire de la vente Kolsky, Monnaies VI).
 

* JT pour Joseph Turge, fondeur à Lyon.

Existe aussi en cuivre (Monnaies XXVI n°1226).

Dans le VG (n°429) on trouve : Essai 6 sols Monnaie de Lyon, 1793,  même description et : "tranche : lisse".

Dans Monnaies VI, il est indiqué que la monnaie ci-dessus (comme la 3 sols au lyon) est une reffrappe postérieure, mais je ne pense pas que ce soit le cas.

En ce qui concerne le 6 sols "au croissant", B. Poindessault le considère comme un essai dans son répertoire de 1976.


 Monnaies du siège de Lyon
10 sols en bronze de 25,4g pour 34mm.

Dans le catalogue de la Maison Platt de mai 2007 figure un très rare exemplaire de 10 sols en "alliage plombeux" de 36mm, "flan très épais". Le poids n'est pas mentionné. Cette monnaie du siège de Lyon (datée 1793) s'est rapidement vendue malheureusement pour moi!


 Monnaies du siège de Lyon
Bon pour 15 sols en bronze de 50,73g pour 44mm.


 Monnaies du siège de Lyon
20 sols en bronze de 15,09g pour 31mm.          
Graveur : Schmidt.
R / 20 - Sols - an II. D / Un bonnet piqué sur un épée; LY ON en haut.

Il est étonnant de constater que cette 20 sols ne figure pas dans le Dewamin. Soit ce dernier n'a pas eu connaissance de cette monnaie déja très rare, soit il s'agit d'une reffrape postérieure. Cette remarque s'applique aussi aux "Bon pour 15 sols" au faisceau et aux 3 sols "JT".

Lien vers la planche du Dewamin sur les monnaies du siège de Lyon.

A noter que lors du siège de Lyon furent aussi fabriqués des papiers monnaies obsidionaux.

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Toujours dans la VSO Monnaies d'Antan n°2, on trouve des médailles monétiformes issues de ce siège :

Monnaies du siège de Lyon
30mm pour 14,42g de bronze.

Monnaies du siège de Lyon
43mm pour 38,01g de bronze.

Monnaies du siège de Lyon
Module de 10 sols en bronze de 36mm pour 24,21g mais daté 1790(?).
R / L'UNION FAIT LA FORCE dans un cercle formé par un serpent qui se mort la queue.
D / Niveau surmonté d'un bonnet Phrygien.

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On trouve aussi une médaille qui est décrite comme étant un laisser-passer pour servir au contrôle des ouvriers fondeurs de la Monnaie de Lyon :

Monnaies du siège de Lyon
31mm pour 17,38g d'étain.

Siège de Strasbourg
(2 janv - 13 avril 1814) (26 juin - 4 sept 1815)

 Monnaies du siège de Strasbourg


 
Premier siège de Strasbourg
(2 janvier - 13 avril 1814)

Monnaies du siège de Strasbourg

Sous le premier Empire, la ville de Strasbourg s'oppose à l'avancée des troupes alliées du nord (suite à la désastreuse campagne de Russie). La frappe des " UN DECIME" au "N" couronné datés de 1814 a lieu durant ce premier siège (et sera reprise pendant les Cents Jours, au millésime 1815). La ville est défendue par la garnison du Général Bourrier qui se rallie à Louis XVIII le 13 avril 1814 (après trois mois de blocus) lorsque l'Empereur est déchu. L'arrivée de Louis XVIII met fin au conflit. C'est la Première Restauration (officialisée le 3 mai). Le drapeau tricolore est remplacé par le drapeau blanc à fleurs de lys. La frappe se fait alors au "L" couronné entouré de 3 lys. 

Monnaies du siège de StrasbourgMonnaies du siège de Strasbourg


Deuxième siège de Strasbourg

(26 juin - 4 septembre 1815)

La garnison de Strasbourg se rallia à l'Empereur le 6 juin 1815 (pendant les Cents Jours). L'armée du Rhin dût se replier sur Strasbourg pour continuer la lutte engagée sur les frontières contre les armées alliées. Les "UN DECIME" frappés durant ce siège sont à nouveau au "N" couronné. La garnison accepte de rendre la ville deux mois après le retour de Louis XVIII, le 4 septembre 1815.

Il semble que la frappe au "L" qui reprend au retour de Louis XVIII se soit poursuivie en 1816 avec les mêmes coins.

Monnaies du siège de Strasbourg

Le revers semble repris du "DECIME" de Dupré. Les deux types (au "N" et au "L") seront légalisés par décret. Ils sont en "frappe monnaie" et sans différent. Le poids moyen est de 20g (avec de gros écarts) et le diamètre de 32 mm. Les " UN DECIME" au "N" couronné sont plus rares que ceux aux "L", mais ils sont tous rares en bon état!

Ces pièces épaisses, ont parfois été transformées en "boite de forçat" pour y cacher une pièce en or ou un message secret.

Monnaies du siège de Strasbourg Monnaies du siège de Strasbourg
On voit bien les bulles dans le métal qui se retrouvent parfois au bord, créant des creux dans la tranche.

Remarque : certains auteurs (avant 1980) ont fait une différence entre deux types pour ces monnaies puisqu'ils indiquent des pièces "perlées" et "non perlées", que se soit sur le "N" ou le "L". Il semble acquis que l'absence de perle provienne :
-soit d'une usure puisque ces perles y sont très sensibles,
-soit d'une faiblesse de frappe,
-soit des deux facteurs combinés.

Il existe des variétés de coin avec des points absents après DÉCIME ou après la date ainsi que parfois l'absence d'accent sur le "E" de DÉCIME.

Monnaies du siège de Strasbourg
Décime au "N" sans point après DÉCIME.

 

Les monnaies de ce type en parfait état réalisent des prix très élévés, souvent nettement supérieurs aux estimations.

Siège d'Anvers
(début février - 1 mai 1814)

Monnaies du siège d'Anvers

Durant la Révolution, la Belgique est occupée par la France. Les Anglais qui craignent pour leur pays tout proche, associés aux coalisés, assiègent Anvers en février 1814. Une garnison commandée par Lazare Carnot (qui fut nommé gouverneur de la place), défend la ville isolée suite aux retraites des armées napoléoniennes. En mai, après la première Restauration, Carnot accepte de rendre la ville le 1er mai 1814 sur ordre du nouveau gouvernement Français (celui de Louis XVIII) et quitte Anvers le 3 mai.

Durant ce siège et pour remédier à la pénurie de petit numéraire, des pièces obsidionales de 5 et 10 centimes furent frappées en bronze de canon et cuivre rouge (ou mélange des deux) suite aux arrêtés des 10 et 16 mars 1814.

 
Monnaies du siège d'AnversMonnaies du siège d'Anvers

La frappe se fait d'abord dans les ateliers privés de l'entreprise Wolschot (qui était fondeur pour la marine) à la rue Hopland (Houblonière) près des remparts et au Meir puis, simultanément, au chantier de l'Arsenal d'Anvers. Les premières frappes (jusqu'au 13 avril) sont aux "N" de Napoléon. Après la Première Restauration (à partir du 14 avril) on continua à frapper des pièces en se contentant de remplacer le "N" par le monogramme de Louis XVIII (deux "LL" entrelacés), ramené au pouvoir par le triomphe des armées alliées.

Monnaies du siège d'AnversMonnaies du siège d'Anvers
Cette pièce est en frappe médaille mais elle existe aussi en frappe monnaie. Elle présente une cassure de coin au dessus de la date.
 

Monnaies du siège d'AnversMonnaies du siège d'Anvers
Pièce mal centrée comme souvent pour les frappes obsidionales.
Contrairement à ce que l'on peut lire parfois, sur toutes les pièces la couronne de l'avers est faite de rameaux d'olivier.

Les monnaies obsidionales ont généralement la vie brève, rapidement retirées et refondues. Ce ne fut pas le cas des pièces du siège d'Anvers qui furent conservées par l'autorité Belge. Elles appartiennent donc à la numismatique des deux pays.

Pour ceux qui seraient intéressés par d'avantage d'informations sur les monnaies du siège d'Anvers, je conseille vivement l'ouvrage de Maurice COLAERT : "Monnaies obsidionales frappées à Anvers en 1814 au nom de Napoléon et de Louis XVIII" (bien qu'il contienne quelques erreurs corrigées ici).

Sans vouloir faire un résumé de cet ouvrage, il m'a semblé utile de reprendre ici, pour ceux qui désirent plus de précisions, quelques informations essentielles à l'étude des monnaies du siège d'Anvers.

Le W que l'on retrouve sur certaines pièces est la marque de l'entrepreneur et non du graveur : il s'agit de J.F. Wolschot.  A cette époque il était fondeur de la Marine. En effet, Wolschot s'était vu proposer la fabrication des premières monnaies du siège d'Anvers par Carnot (avec le stock de cuivre et de bronze de canon de l'arsenal).

Les graveurs qui travaillèrent pour Wolschot sont F.J. Ricquier (R) et P.W. Van de Goor* (V).

* A ce sujet M. Colaert fait erreur dans son ouvrage, comme Frédéric Veracher en 1874 et Paul Bordeaux en 1910 qui l'appellent dans leurs publications J. Van de Goor, mais sont vrai nom est Peter Walter Van de Goor, né à Anvers le 29 janvier 1783. Il a étudié les beaux arts à l'Académie à Anvers et partait en 1808 vers Paris afin d'apprendre l'art de la peinture, mais il devenait graveur. Après le siège d'Anvers de 1814 il a gravé les premiers 10 florins à Bruxelles sous le gouvernement des Hollandais en 1819 et était rattaché à la Monnaie Royale à Utrecht (Pays Bas). Il est décédé en 1851.

Toutes ces informations ont été publiés en 1974 dans un article de Henri L.V. De Groote dans le mensuel "De Vlaamse Stam", une société flamande qui s'occupe des histoires de familles. (Xième année, édition 1974, pages 353-362 et 461-470).

Un mail intérressant :
Quand on examine plusieurs exemplaires de 10 centimes Napoléon et Louis XVIII avec l'initiale R de Ricquier, de bons exemplaires et des moins bons, on peut parfois lire une lettre R, E, K ou R sur A. A mon avis il n'y a que la lettre R qui existe mais avec l'usure des coins et la qualité de frappe des pièces les lettres R sont bien ou moins bien réussies. Un n°13 provenant de la collection du musée Vleeshuis à Anvers a également la lettre R qui semble être frappée sur un A. La gravure est idendique au autres n° 13, s'il s'agissait d'un autre coin on devrait avoir d'autres différences.
Ronnie.
Reçu le 11 janvier 2008.

Un autre atelier de fabrication sera ouvert à l'Arsenal de la marine. C'est le sergent Jean-Louis Gagnepain qui en fut le graveur "non de profession, mais par amusement". Il disposait d'un talent naturel qui est prouvé par la haute qualité des coins qu'il a gravé. Les pièces de l'arsenal sont de meilleure qualité que celles de l'atelier de Wolschot. 

L'atelier de la marine ne commence à produire des pièces que plus d'un mois après l'atelier de Wolschot. Jean-Louis Gagnepain n'était pas encore "mêlé" dans l'affaire. Selon Ronald van Uden c'est Carnot lui même et/ou avec son entourage direct qui a/ont décidé des dessins des pièces se basant sur les monnaies qui circulaient à l'époque (le N de Napoléon des 10 centimes en billon et la couronne d'olivier + les chiffres, lettres et points quadrilères de la 5 francs Napoléon du dernier type). Les mots "Monnaie Obsidionale"* et "Anvers" ont probablement été rajoutés par Lazare Carnot lui même qui connaissait très bien l'histoire des sièges (places fortes) qu'il a décrit dans sont oeuvre "La défense des places fortes" publié en 1810 à la demande de Napoléon pour instruire les officiers du Génie.

*Sur les pièces du siège de Mayence de 1793 on retrouve le mot "Monoye", c'est Lazare Carnot qui avait, dans sa première ordonnance du 10 mars, utilisé le terme "Monnoie obsidionale" quasiment identique au "Monoye" de Mayence. Au final c'est le mot Monnaie qui fut adopté pour les monnaies d'Anvers (ceci n'est qu'une théorie).

Il est important de noté qu'aucun des trois ateliers (deux de Wolschot : rue Hopland (Houblonière) et au Meir, et celui de la marine) ne possédaient de laminoir*, au moins au début de la frappe. Le métal en fusion était alors coulé dans un rectangle calculé pour en tirer des flans au bon poids. Les légers défauts d'horizontalité du moule expliquent les différences de poids que l'on trouve d'une pièce à l'autre (épaisseur supérieure d'un coté du moule que de l'autre).

* Outil servant à aplanir les matières en barres pour en faire des lames desquelles ont tire les flans par découpe à l'emporte pièce.

Concernant la fabrication des flans, il semble que l'atelier de l'Arsenal possédait un balancier pour la découpe à l'emporte-pièce. Ce n'était pas le cas de Wolschot qui, avant de mettre au point un mouton, commença en découpant les lames en carrés avant de les arrondir à la lime! Ceci explique les irrégularités des pièces, qui de plus étaient frappées sans virole.

En ce qui concerne les cannelures que l'on trouve sur certaines pièces fabriquées à l'Arsenal, une étude publiée dans le livre annuel de la EGMP (Alliance Européenne de Numismatique en Belgique) de 1992 (pages 190 et 191 - texte en Néerlandais) prouve que ce sont seulement les pièces de 10 centimes qui ont reçu les cannelures AVANT la frappe et que certaines 5 centimes (notamment du type 23) ont parfois reçu une cannelure souvent incomplète APRES la frappe ceci pour corriger un peu le décentrage. Maurice Colaert se trompe dans son raisonnement lorsqu'il dit que les cannelures sont des améliorations faites postérieurement.

Monnaies du siège d'Anvers
Exemple de tranche cannelée, ici sur une 5ct au N (type 22).

Enfin, en fonction des besoins, chaque coin était refait par gravure directe dans chaque atelier suivant un modèle général commun, d'où de nombreuses différences entre certaines pièces d'un même type. On peut parfois remarquer au centre des pièces un point parfaitement rond. D'après Maurice Colaert il ne peut s'agir que de la trace laissée par la pointe du compas lorsque le graveur traçait le cercle où il disposerait les légendes.

Atelier de Wolschot

Les fabrications de Wolschot débutent le 8 mars 1814 par des pièces de 5CENTs, juste après la réalisation des premiers essais. Ces frappes sont rapidement interrompues par Carnot (le 12 mars) qui revient sur sa décision de frapper ces 5ct de 16,6g*, financièrement désavantageuses pour le gouvernement (en effet, Wolschot reçoit pour le paiement de ses frais : 3kg de matière brute pour 2kg monnayés). Carnot décide de descendre le poids des pièces de 5ct à 12,5g soit toujours un peu plus que les pièces françaises ayant cours à ce moment là (qui font 10g) afin de favoriser leur acceptation par le peuple. Dans le même temps, il demande la fabrication de pièces de 10ct (revenant moins chères à fabriquer que deux de 5!).

* Carnot avait initialement décidé que le poids des pièces correspondrait à la valeur intrinsèque des monnaies soit 3fr le kg de cuivre à l'époque.

Monnaies du siège d'Anvers

Après l'interruption de la première frappe, le coin de revers des 5CENTs fut délibérément brisé, et le droit (ou avers) utilisé pour la nouvelle pièce de 10ct. Ces rares pièces de 5ct "grand module" (180 ex.*) sont facilement reconnaissables au petit "s" de 5CENTs qui disparaît sur les productions suivantes.

* Ce chiffre de 180 exemplaires comprend peut-être aussi les essais en plomb ou en argent.

D'après M.Colaert, Wolschot ne pouvant mettre en circulation ces premières pièces de 5CENTs, il a dû en refondre une partie et en conserver une autre qui par la suite est entrée en possession de numismates intéressés. C'est pour cette raison que ces pièces, bien que très rares, se trouvent en bon état.
Selon R. Van Uden, les 180 pièces ont été misent en circulation avec les autres types (1er versement dans la caisse du payeur Général de la Guerre d'Arcy). Ces pièces n'ont pas été refondues. Quelques unes ont été immédiatement récupérées par des collectionneurs intéressés. Une vingtaine d'exemplaires en bronze sont connus dont 15 dans les collections des musées. Les premières pièces de 5 centimes grand module ont bien circulé (plusieurs exemplaires connus en TTB) mais restent extrêmement rares. C'est une des pièces les plus rares du 19° siècle.

C'est avec l'arrivée de Van de Goor comme graveur chez Wolschot que font leur apparition les différents R et V*. Seule une pièce de 10ct aux LL "larges" et au revers de Ricquier (donc de chez Wolschot) se trouve sans lettre, peut-être un oubli (type 12).

* C'est toutefois le W de l'entrepreneur qui apparaît en premier et on ne le trouve que sur un seul coin (certainement de Ricquier), sans autre lettre. Son intérêt n'est pas connu.

L'atelier de l'Arsenal

Carnot décide dès le 3 avril 1814 qu'un nouvel atelier de frappe soit mis en place à l'Arsenal afin d'accélérer les fabrications car Wolschot ne parvenait pas à répondre à toutes les attentes du gouverneur. C'est J.L. Gagnepain qui sera choisi comme graveur. La mise en place sera rapide car la frappe débute 4 ou 5 jours après. Les premières pièces frappées à l'Arsenal l'ont été au nom de Napoléon, alors que Louis XVIII règne déjà depuis le 6 avril! A Anvers la nouvelle fut connue de tous le 11 au plus tard. Carnot ne proclame son adhésion au nouveau gouvernement que le 18 avril.

Passage de la frappe au nom de Napoléon
à celle au nom de Louis XVIII

La frappe se sera pas interrompue lors de l'arrivée au pouvoir de Louis XVIII et on continu la frappe au N jusqu'à la réalisation des nouveaux coins d'avers aux deux LL entrelacés. Il semble toutefois que des coins aux LL aient été prêts avant le 18 avril (au moins chez Wolschot), Carnot ayant sûrement averti les deux ateliers des changements à venir...

Retrait des Français

Anvers est rendue le 1 mai 1814.

Au total, il sera  frappé environ 217.448 pièces de 10ct et 69.296 de 5ct, soit 25.000fr de monnaie.

Fait important pour les porteurs, après le retrait des Français, le gouverneur de la Belgique n'avait finalement aucun intérêt à retirer cette monnaie obsidionale. Il décide dans un premier temps sont acceptation des les caisses de l'état (dés le 3 juillet) au même titre que toutes les autres monnaies alors en circulation (françaises ou d'autres provinces). Il s'avère en fait que leur circulation fut difficile mais ce n'est que le 14 juin 1825 que ces monnaies françaises cessent d'avoir cours en Belgique.

Etude et classement

L'étude des monnaies de ce siège permet à Maurice Colaert de dénombrer 10 coins pour la frappe au seul N de l'atelier de Wolschot et de pouvoir les classer chronologiquement (lorsque c'est possible) en partant du premier coin d'avers de la 5CENTs réutilisé pour les 10ct suivantes... Il fera la même étude pour les coins ultérieurs et ceux de l'Arsenal. Au total il dénombrera 29 types qui "se classent d'eux-mêmes en cinq catégories":

1- frappes initiales des grands 5 CENTs par Wolschot;
2- frappes des 10 CENT et 5 CENT par Wolschot, au nom de Napoléon;
3- les mêmes au nom de Louis XVIII;
4- frappes au nom de Napoléon à l'Arsenal;
5- frappes au nom de Louis XVIII à l'Arsenal.

"Chaque type correspond à l'association d'un droit donné avec un revers donné". Ce nombre de variété semble exhaustif.

J'ai réalisé le répertoire suivant grâce :
à l'ouvrage de M. Colaert, 
à la perspicacité de lecteurs avertis sur le sujet (dont Ronald van Uden)
et à mes observations.
N'hésitez pas à me contacter si vous possédez une variété qui ne s'y trouve pas.

Lien vers un répertoire des diverses monnaies obsidionales du siège d'Anvers.

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