Le site de la numismatique française moderne 1789-2001 |
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Vous trouverez dans les liens suivant
les définitions détaillées données par Michel Amandry
dans son dictionnaire de numismatique : La puissance (ou autorité) émettrice est généralement placée à l'avers (droit*), et la valeur faciale au revers (mais ce ne sera plus le cas pour certaines monnaies de la Cinquième République). Il est par ailleur interressant de noter que la première pièce du système décimal : la 5 Décimes à la fontaine d'Isis ne respecte pas cette règle. * Droit : côté d'une monnaie ou d'une médaille où se lit la titulature, l'énoncé ou le symbole d'un régime politique ou d'une quelconque autorité émettrice. La puissance émettrice est essentiellement symbolisée par l'effigie du souverain en dehors des périodes révolutionnaires (de 1789 à 1802 et de 1848 à 1849) et ce, jusqu'à la fin du Second Empire en 1870. De tous temps, la monnaie a servi de support aux symboles des autorités en place. Je vous propose de déchiffrer les pièces fabriquées depuis la Révolution, afin de montrer si besoin est, que chaque détail que l'on y trouve a beaucoup d'importance.
Ces notions vous seront utiles pour bien comprendre certaines informations données dans les différentes périodes. Billon : Espèces métalliques composées d'un alliage de cuivre et d'or ou d'argent (le plus souvent d'argent) et contenant peu (ou très peu!) de métal précieux. Les pièces de 15 et 30 sols fabriquées conformément au décret de 1791, au titre de 667 millièmes, et les pièces de 2 sous, à la lettre N, frappées d'après la loi du 15 septembre 1807, au titre de 200 millièmes, sont les seules monnaies de billon qui restaient en circulation en France en 1845, époque de leur démonétisation.
Outil manuel servant à frapper les monnaies et encore utilisé sous la Révolution. La frappe au balancier disparaîtra avec l'apparition de machines plus modernes et mécanisées au sortir de la Révolution et sous le Premier Empire.
Avant l'aparition du balancier et depuis le XVI° siècle, on utilisait un mouton pour frapper ou découper les monnaies :
Evolution de la fabrication des monnaies en image (issues de l'ouvrage de Dewamin) : Gravure 1 : la frappe au marteau Gravure 2 : la préparation des flans Gravure 3 : l'utilisation du mouton (XVI°) Gravure 4 : un coupoir pour découper les flans dans une lame Gravure 5 : illustration d'un balancier (XVII°) Gravure 6 : la presse monétaire de Thonnelier (XIX°)
Pièce de métal gravée en creux pour marquer le flan lors de la frappe. Cette frappe, d'abord manuelle, sera mécanisée au XVIième siècle avec le "balancier" puis au XIXième avec la presse à vapeur. Ce coin peut-être réalisé directement par gravure d'un morceau de métal en creux. Toutefois, le modèle était plus généralement gravé en relief : le poinçon, qui était trempé pour le rendre plus résistant et réutilisable. Ce dernier était alors enfoncé dans un bloc d'acier rougi au feu qui devenait un coin (avers ou revers). Plus tard, l'artiste utilisera un modèle en platre ou en cire d'environ 30cm qui sera reproduit en relief (grâce au tour à réduire) sur un morceau d'acier : la matrice. Ce sont les matrices qui sont envoyées dans les ateliers afin que les graveurs en place réalisent leurs coins en y ajoutant les différents (marques qui permettent de reconnaître le graveur et l'atelier). Certaines monnaies ont été coulées dans des moules mais les résultats obtenus n'ont jamais été de qualité et cette technique reste marginale. Condition des graveurs en 1864
: Le Graveur Général est logé dans l'Hôtel central des Monnaies. Ses ateliers lui sont fournis par l'Etat mais le matériel et les frais de personnel sont à sa charge. Rémunération Monnaies d'or : Monnaies d'argent :
Perte de toute valeur monétaire. La pièce ne vaut plus que le poids de métal qu'elle contient (bien qu'elle conserve toujours une valeur en collection).
Opération qui consiste
à vérifier les quantités de métal fin (titre) de
l'alliage qui servira à la réalisation des flans. Cette
opération intervient aprés
l'affinage qui correspond à la pesée initiale les
différents métaux entrant dans la composition de l'alliage
monétaire.
Une monnaie fautée et une monnaie présentant un défaut non intentionnel qui peut surgir au moment de la réalisation des flans ou lors de la frappe (défaut de laminage, de découpage, erreur de flan, défaut de frappe, frappe avec décalage des coins...). On trouve (surtout au XIXième) des dates et lettres regravées sur d'autres. Ceci est dû au fait que les coins pouvaient changer d'atelier (en fonction des casses et du stock de chacun). Les coins étaient regravés pour correspondre au nouvel atelier de frappe ou a une nouvelle année. Ce fut surtout le cas en l'An 6 et 7 pour les 5fr Union et Force ainsi que pour les divisionnaires de bronze. Cette opération était à la charge du Graveur Général (A. Dupré) après que les ateliers lui aient retourné les carrés non utilisés. Ces monnaies ne sont pas des fautées puisque la modification est intentionnelle. NB : un ouvrage sur les monnaies fautées à été réalisé en 2010 par Mr CHORT (éditions Gadoury). Indispensable pour les amateurs de monnaies fautées!
Avers
et revers dans le même sens lorsque l'on fait pivoter
la pièce entre deux doigts (c'est le cas des euro).
Sauf exception, l'ensemble des monnaies en franc sont
en frappe monnaie avec l'axe des coins à 6h (avers et
revers en sens inverse). Frappe incuse
: Monnaie présentant une empreinte en creux consécutive à la frappe du flan par une autre monnaie déjà frappée qui s'est coincée dans le coin. Cette empreinte est donc à l'envers et peut concerner l'avers comme le revers.
Attention aux doubles incuses que l'on trouve parfois en vente et concernant les 5ct et décimes de Dupré car elles sont généralement truquées. En effet, les systèmes de frappe de l'époque ne permettent qu'exceptionnellement ce genre d'erreurs et elles sont donc issues d'un bidouillage à l'étau! Un mail intérressant : Oui il faut se méfier des doubles incuses!
La pièce n'a plus cours
légal et ne doit plus être utilisée dans les transactions
mais peut toujours être échangée aux guichets du Trésor
Public et de la Banque de France. Système duodécimal (base de 12) : Système de poids et mesures utilisé jusqu'à la mise en place du système décimal actuel. Numismatiquement il fallait : - 1 liard pour faire 3 deniers, - 12 deniers pour faire 1 sol (le sou), - 20 sols pour faire 1 livre (environ 1fr), - 6 livres pour faire 1 écu, Dans le système décimal (base de 10), le franc est divisé en 10 décimes ou 100 centimes. De plus, avant que la valeur ne soit indiquée sur les monnaies, la valeur de celles-ci était fixée par ordonnance des souverains. Ils fixaient l'importance de la monnaie en fonction du cours des métaux et des circonstances économiques. Ces ordonnances prévoyaient aussi à quel taux les monnaies étrangères pouvaient être acceptées. Petite histoire : dans l'antiquité, les Sumériens découvrirent que le chiffre 10 ne pouvait se diviser que par 2 ou 5 alors que 12 était divisible par 2,3,4 et 6. Ils adoptèrent donc la douzaine pour faciliter les calculs commerciaux. Les Romains diviseront ensuite le pouce et 12 onces, l'année en 12 mois et le jour en 12 heures... Beaucoup de nations utilisent encore
le système duodécimal incommode pour les mesures. Système décimal :Suite aux nombreux problèmes causés par les disparités de poids et mesure en France, il fut décidé de créer un nouveau système de mesure, plus simple et unique. Le "mètre" fut fixé à un dix-millionième de la distance entre le pôle et l'équateur (quart de méridien). En 1799, les astronomes français Delambre et Méchain regagnent Paris après avoir passé sept ans à mesurer l'arc méridien entre Dunkerque et Barcelone. Au cours de cette mission que leur a confiée l'Assemblée constituante, ils ont dû braver les troubles de la Révolution et de la guerre franco-espagnole de 1793, et triompher des intrigues fomentées par des scientifiques opposés à leurs méthodes. De leurs travaux naît le système métrique, aujourd'hui utilisé dans le monde entier, à l'exception du Libéria, du Myanmar et des États-Unis. Grâce à leurs observations, Delambre et Méchain ont aussi prouvé que la Terre n'est pas une sphère parfaite. Retour sur les découvertes des deux astronomes, à l'aide de reconstitutions, et gros plan sur le cercle répétiteur de Borda, instrument qui leur a permis de réaliser des mesures d'une grande précision. "Un mètre pour mesurer le monde"-
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Les symboles sur les monnaies |
Le Génie ailé (dit "Génie
de la France" et plus tard "Génie de la République")
debout devant un autel et gravant la Constitution sur
des tables : je pense qu'il symbolise un esprit qui,
dans la mythologique gréco-romaine traçait la ligne
de vie d'un être ou d'un peuple et le protégeait, mais
cela reste à confirmer car je n'ai pas retrouvé d'information
précise sur cette allégorie.
Le sceptre (dit "sceptre
de la raison" lorsqu'il a un oeil à son
extrémité) : c'est le symbole du pouvoir suprême (le roi
en l'occurence pour les monnaies Constitutionnelles).
On le trouve dans la main du Génie pour graver les tables.
L'oeil : symbole de la perspicacité
et de la vigilance. On le trouve par exemple au bout
du sceptre de la raison sur les monnaies de la Constitution ou
au dessus des tables gravées, sur les monnaies de
la Convention.
Le coq : symbole de la vigilance et
du courage
(le coq gaulois est toujours l'emblème de la nation
française).
Le faisceau : emblème de l'union et de la force armée ("faisceau de licteur" du magistrat élu, dans la Rome républicaine). Il est composé de verges (baguettes flexibles servant d'instrument de punition) liées et contenant parfois une hache. Il est souvent représenté traversé d'une pique et surmonté d'un bonnet phrygien sur les monnaies de la Révolution.
Le bonnet : symbole de la République
et de la liberté. Le bonnet phrygien se veut rouge
pendant la Révolution. Il surmonte parfois une pique
en signe de victoire. On le retrouve aussi piqué sur
le fléau des balances sur les monnaies de la
Convention. Il coiffera la République de
Dupré symbolisée par le visage d'une femme aux
cheveux long.
Le chêne : il est souvent présenté
en couronne ou en rameau sur les monnaies, et symbolise
la force et la pérennité.
L'olivier : c'est l'emblème de
la fécondité et le symbole de la paix. Il est souvent
présenté en couronne, rameau ou simple branche sur les
monnaies et porte toujours des fruits.
Le laurier : emblème de la victoire.
On le trouve déjà au revers des 5 décimes à la fontaine
d'Isis et sur les UNION ET FORCE.
La grappe de raisin : on la retrouve,
entre autre, sur les monnaies de la Convention et sur la
5fr Bazor, mais je n'ai pas trouvé sa signification
exacte. Il s'agit certainement de symboliser la reconnaissance du monde
rural et de l'agriculture.
L'épi de blé : on le retrouve
sur beaucoup de monnaies et il symbolise la prospérité,
la fertilité
et l'abondance de la terre de France. Il apparaît sur
les Sols aux balances et sera repris jusqu'aux monnaies de la Cinquième
République (type "Epi" et autres).
Les points :
- placés
sous le D de LUD pour les monnaies royales et sous le
U de LOUIS pour les monnaies constitutionnelles
de Louis XVI (en or, argent et cuivre), ils indiquent que
la pièce a été frappée le deuxième semestre de l'année.
- placés à droite, gauche ou au dessus de la lettre d'atelier (avec parfois deux points), ils furent rajoutés sur les coins par les graveurs des ateliers provisoires de la Révolution qui avaient été ouverts dans l'urgence pour frapper les monnaies divisionnaires en métal de cloche (bronze). Ce rajout ne leur avait pas été demandé et reste anarchique. Voir dans les premières pages du Gadoury pour plus de détails sur ces ateliers provisoires et leurs "points secrets".
Ces points peuvent parfois aussi servir
à différencier des fabrications suite à l'arrivée d'un
nouveau Directeur ou tout autre changement au sein de
l'atelier qu'il est important de pouvoir repérer.
La date :
- le millésime est en chiffre arabe pour les monnaies de Louis XVI.
- l'année "de la Liberté" du calendrier constitutionnel (voir période "constitution") est ajoutée sur les monnaies de la Constitution. Elle est aussi en chiffre arabe : An1 ("de la Liberté") à An5.
- l'année "de la République" du calendrier conventionnel (voir période "convention") est ajoutée sur les monnaies de la Convention. Elle est en chiffre romain ou arabe. La date du calendrier grégorien est toutefois conservée en plus, sauf en 1793 où, sur quelques monnaies, apparait seulement la date républicaine (AN II).
Le retour au calendrier grégorien
(calendrier actuel en chiffre arabe) se fera sous Napoléon
Premier,
le 1er janvier 1806.
La balance : symbole de la justice et de l'équité. Elle est représentée par deux plateaux suspendus à un fléau. On la retrouve sur les sols dit "aux balances" de la Convention.
Les différents monétaires :
- le graveur : avant 1791 chaque
atelier possède son Maître Graveur (Graveur Général)
qui appose son propre différent sur les coins qu'il
doit réaliser d'aprés le modèle fourni par le Graveur
Général du Roi. A partir du concours d'avril 1791 réalisé
pour
les nouvelles monnaies décimales, Augustin Dupré devient le premier
Graveur Général de tous les atelier monétaires de France.
Son différent apparaît alors sur toutes les monnaies
(puisqu'il
fournit toutes les matrices aux différents ateliers) jusqu'à
ce qu'il soit remplacé par son successeur (en
1803). Le 1er mars 2001 la fonction de Graveur Général
est supprimée.
- le Directeur d'atelier : comme
le graveur, le Directeur d'atelier appose son différent
sur le coin (ex : le célèbre trident de Zéphirin
Camélinat).
Les lettres d'atelier : lettres apposées sur les coins afin de différencier les monnaies de chaque atelier (par exemple la lettre A permet d'identifier les monnaies frappées à Paris, BB celles de Strasbourg et D celles de Lyon). La marque d'atelier peut parfois prendre une autre forme (ex : l'éclair de Poissy, la vachette de Pau ou le mat de navire d'Utrecht). Cette identification a initialement été instaurée par une ordonnance de François Ier, le 14 janvier 1539. Elle disparaît des pièces françaises en janvier 1880, la fabrication monétaire ayant été centralisée à Paris.
On trouve le détail des différents
et lettres d'atelier dans tous les ouvrages numismatique.
La fleur de Lys : symbole de
sainteté et de pureté depuis l'Antiquité, elle sera reprise sur les monnaies Royales
de l'après Révolution. Les fleurs de lys disparaissent
à la fin du règne de Charles X.
La main : autre symbole de la justice ("Main de la Justice").
Le niveau : symbole de l'égalité.
Hercule
: symbole de la force. Les mains
jointes de la Liberté et de l'Egalité sur
les Union et Force symbolisent la fraternité.
Cérès
: reprise de l'Antiquité par Oudiné, elle symbole la
Nature éternelle.
La "République" : symbolisation de la République Française qui apparaîtra sous les traits d'une femme, plusieurs fois redessinée jusqu'à la Semeuse d'Oscar Roty (que l'on retrouve sur nos euro).
Le nom de "Marianne" souvent donné à l'incarnation de la "République" aurait été choisit durant la Révolution (Marianne de Dupré) pour reprendre un prénom très répandu au sein des couches sociales modestes : Marie-Anne.
L'étoile à six branches : symbolise
le "rayonnement". On la retrouve sur le type
Cérès du graveur Oudiné.
La corne d'abondance : corne
remplie de fruits et de fleurs, emblème de l'abondance.
La francisque : hache à deux
tranchant adoptée par le régime de Vichy comme emblème (1940-1944).
La cocarde tricolore : Crée en 1790, elle est au début "nationale" ou "de la Liberté". Elle est portée par les civils patriotes et son port est obligatoire lorsqu'ils vont à l'étranger. Un décret de 1792 interdit, sous peine de mort, le port de toute autre cocarde que la "tricolore". Elle ne figure sur le bonnet phrygien de la République que depuis 1871 (n&c n°376). On la retrouve notamment sur les gravures de Guiraud, Morlon ou Bazor (et sur nos centimes d'euro).
L'aigle
: emblème déjà utilisé par les armées de l'Empire romain,
repris sur les monnaies Napoléon III en 1852.
On le trouve avec un foudre sous les pattes (attribut
de Jupiter).
Le marteau et les pinces
sur monnaies du graveur Dupuis : signifient que les français veulent travailler
et prospérer, que se soit dans l'agriculture ou l'industrie,
à l'abri de la République.
La Croix
de Lorraine fut crée par l'amiral Muselier
(d'origine Lorraine) en 1940. C'est l'emblème des Forces
Françaises Libres ralliées au général De Gaulle.
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